20.10.2025
A 87 ans, le fondateur du WEF, Klaus Schwab, signe son retour avec une nouvelle entreprise et un nouveau livre
Parti du World Economic Forum en avril dernier dans des circonstances houleuses, Klaus Schwab publie cette semaine un livre sur l’intelligence artificielle, autoédité par une société qu’il a créée en août dernier. Le premier d’une longue série.
Il semble très loin de la retraite, Klaus Schwab. A 87 ans, le fondateur du World Economic Forum (WEF) vient pourtant de vivre une année pour le moins compliquée. En avril 2025, il démissionnait avec effet immédiat du WEF et le conseil de fondation décidait d’ouvrir une enquête suite à une lettre anonyme de dénonciation à son encontre. Une enquête qui l’a blanchi en août, tout comme son épouse, des accusations d’utiliser des fonds de l’organisation à des fins personnelles. En septembre, Le Temps s’interrogeait par ailleurs sur les rémunérations des dirigeants du WEF.
Mais alors que la couverture médiatique battait son plein, Klaus Schwab n’avait visiblement pas l’intention de se retirer des affaires: Début août, selon le registre du commerce, était créée la société anonyme Schwab Academy SA, dont le siège social se trouve à Genève, qu’il confirme par téléphone au Temps avoir fondée. Une entreprise avec laquelle il publie ce début de semaine un livre de 240 pages, intitulé: «Mastering Change with Purpose: Thriving and Leading in the Intelligent Age» (Maîtriser le changement avec détermination: prospérer et diriger à l’ère de l’intelligence).
Un livre par mois jusqu’en juillet 2026
«J’explore comment nous pouvons façonner cette nouvelle époque de manière humaine – dans l’économie, l’éducation, la politique et la vie quotidienne. C’est le premier volume d’une série dédiée à mieux comprendre et guider la transition vers l’Ere Intelligente», écrit au Temps Klaus Schwab. Interrogé sur la suite, il transmet la liste des livres à venir: un par mois jusqu’en juillet 2026. Au téléphone, il décrit sa volonté de faire comprendre comment le monde va changer, à la manière des transitions précédentes, agricoles, industrielles, numériques. Pourquoi un livre en autoédition? «C’est beaucoup moins compliqué», répond-il.
Schwab Academy, selon le registre du commerce, «a pour but la création, l’édition, la publication et la diffusion de contenus intellectuels sous toutes formes de médias; la gestion des droits de propriété intellectuelle; l’organisation d’activités de communication, d’événements, de conférences, de plateformes numériques; le développement et le soutien de projets, d’initiatives, de services et de recherches favorisant la compréhension, la gouvernance responsable et l’impact positif des transformations sociétales, technologiques et éthiques».
Prévoit-il alors de créer un nouveau genre de WEF? «Toutes les activités seront liées à ma série de livres», répond-il, et précise que lors de la création d’une société, il est normal de la décrire en termes très larges. «Mais je ne vais pas faire concurrence au World Economic Forum, qui est mon bébé, et il n’est pas prévu que la société grandisse.» S’il est l’un des actionnaires de Schwab Academy, c’est l’avocat genevois Bénédict Fontanet qui en est l’administrateur. La société compte un autre employé à temps partiel, ajoute-t-il.
Questionné sur cette dernière année particulière pour le WEF et pour lui-même, il répond qu’il s’exprimera après le Forum de Davos en janvier. «Je prévois de publier mes Mémoires en mars prochain», conclut-il.